28/05/2021
Première expérimentation européenne d’une navette autonome supervisée
Tous les essais routiers de véhicules totalement autonomes sont actuellement réalisés avec un opérateur à bord, principalement pour des raisons réglementaires. Inauguré le 26 mai dernier sur le site d’ArianeGroup dans les Yvelines, le projet Navetty est la première expérimentation européenne d’une navette autonome sans conducteur sur un long parcours.
L’objectif d’un véhicule autonome de niveau 5 est par définition d’assurer un transport sans conducteur à bord. Les très nombreuses expériences effectuées depuis quelques années partout dans le monde ont démontré qu’il était impossible de concevoir un programme de conduite autonome permettant de répondre à toutes les situations rencontrées en usage réel. Par exemple, lorsqu’un obstacle imprévisible se présente sur la voie (travaux, véhicule en panne, etc.), il est très risqué d’écrire un programme qui donne l’autorisation de contourner l’obstacle en franchissant la ligne blanche délimitant cette voie.
La solution envisagée pour répondre à ce défi est d’implémenter une supervision : une personne dans un centre PCC (Poste de Commande Centralisé) reçoit toutes les données du véhicule autonome et de l’infrastructure environnante et peut donner un accord pour une des solutions proposées par le programme de conduite embarqué.
D’une durée de 3 ans, le programme R&D Navetty est porté par VEDECOM, pilote du projet, ArianeGroup, Transdev Systèmes de Transport Autonome, EasyMile et le Conseil départemental des Yvelines. La navette EZ10 de dernière génération produite par EasyMile embarque de nombreux capteurs tels que lidars et caméras (pas de radar). Le lidar placé en haut de pare-brise permet de reconstituer une image 3D de l’environnement grâce à sa capacité à scanner sur 32 couches. Gabriel Werlen, chef du projet, indique : « La localisation de la navette est assurée par un système GPS et un dispositif de reconnaissance d’objets situés aux abords des voies afin de donner plus de précision car les marquages au sol ne sont pas partout présents. »
La navette et le PCC communiquent par réseau 4G. Le superviseur dispose également d’une vue de l’habitacle et les passagers peuvent communiquer à tout moment avec lui. Patricia Villoslada, directrice de Transdev Systèmes de Transport Autonome, a annoncé : « Nous croyons aux cas d’usage de petites navettes autonomes. Un superviseur pourra à terme gérer une dizaine de véhicules, peut-être jusqu’à 20 selon les projets. »
Trois autres cas d’usage seront également étudiés, cette fois-ci sur voies publiques et donc avec un opérateur à bord. Ainsi, des services de navettes autonomes du « dernier kilomètre » relieront la gare des Mureaux au site d’ArianeGroup située à moins de 2 km, le Campus des Mureaux à la gare des Mureaux et la gare des Clairières de Verneuil au site d’ArianeGroup.
Gabriel Werlen : « Nous savons déjà que la navette sera confrontée à de nombreuses difficultés dans le flux de circulation complexe de ce rond-point. Doit-elle freiner par sécurité au dépend du confort et de la vitesse moyenne ? Peut-elle s’insérer entre deux véhicules sans trop attendre une opportunité très sûre ? Son comportement doit-il être différent en présence de piétons ? »
Afin de relever ces défis, la navette utilisera les informations de l’infrastructure afin d’élargir son horizon numérique, mais elle pourra surtout compter sur une solution d’auto-apprentissage profond que nous explique le chef de projet : « Nous allons développer un programme de « Deep learning » utilisant l’intelligence artificielle pour apprendre de chaque difficulté et à terme, par compilation de milliers de données, il sera capable de prendre la meilleure décision pour chaque situation. Le système de sécurité de la navette encadrera cette décision et pourra à tout moment arrêter le véhicule. »
Le projet Navetty débute cette année avec 2 navettes ayant chacune un opérateur à bord et l’expérimentation de la supervision sans opérateur à bord entrera en service en 2022. Le PCC installé sur le site sera géré par Transdev Ile-de-France et s’appuiera sur le logiciel de supervision de flottes de véhicules autonomes développé par Transdev Systèmes de Transport Autonome.
Yvonnick Gazeau
L’objectif d’un véhicule autonome de niveau 5 est par définition d’assurer un transport sans conducteur à bord. Les très nombreuses expériences effectuées depuis quelques années partout dans le monde ont démontré qu’il était impossible de concevoir un programme de conduite autonome permettant de répondre à toutes les situations rencontrées en usage réel. Par exemple, lorsqu’un obstacle imprévisible se présente sur la voie (travaux, véhicule en panne, etc.), il est très risqué d’écrire un programme qui donne l’autorisation de contourner l’obstacle en franchissant la ligne blanche délimitant cette voie.
La solution envisagée pour répondre à ce défi est d’implémenter une supervision : une personne dans un centre PCC (Poste de Commande Centralisé) reçoit toutes les données du véhicule autonome et de l’infrastructure environnante et peut donner un accord pour une des solutions proposées par le programme de conduite embarqué.
Décollage du projet Navetty
Concepteur et assembleur des fusées Ariane 5 et 6 aux Mureaux à l’ouest de Paris, le site d’Ariane Group dispose de l’infrastructure qui permet au projet Navetty d’expérimenter la supervision d’une navette autonome dans un milieu urbain, ce qui représente une première européenne. Ce site privé est en effet doté de nombreuses routes, intersections, passages piétons et ronds-points à l’instar d’un quartier urbain et 2700 employés s’y déplacent en voiture, à vélo, sur trottinette ou à pied.D’une durée de 3 ans, le programme R&D Navetty est porté par VEDECOM, pilote du projet, ArianeGroup, Transdev Systèmes de Transport Autonome, EasyMile et le Conseil départemental des Yvelines. La navette EZ10 de dernière génération produite par EasyMile embarque de nombreux capteurs tels que lidars et caméras (pas de radar). Le lidar placé en haut de pare-brise permet de reconstituer une image 3D de l’environnement grâce à sa capacité à scanner sur 32 couches. Gabriel Werlen, chef du projet, indique : « La localisation de la navette est assurée par un système GPS et un dispositif de reconnaissance d’objets situés aux abords des voies afin de donner plus de précision car les marquages au sol ne sont pas partout présents. »
La navette et le PCC communiquent par réseau 4G. Le superviseur dispose également d’une vue de l’habitacle et les passagers peuvent communiquer à tout moment avec lui. Patricia Villoslada, directrice de Transdev Systèmes de Transport Autonome, a annoncé : « Nous croyons aux cas d’usage de petites navettes autonomes. Un superviseur pourra à terme gérer une dizaine de véhicules, peut-être jusqu’à 20 selon les projets. »
Trois autres cas d’usage seront également étudiés, cette fois-ci sur voies publiques et donc avec un opérateur à bord. Ainsi, des services de navettes autonomes du « dernier kilomètre » relieront la gare des Mureaux au site d’ArianeGroup située à moins de 2 km, le Campus des Mureaux à la gare des Mureaux et la gare des Clairières de Verneuil au site d’ArianeGroup.
La navette apprenante grâce au Deep learning
L’insertion de la navette autonome dans les différents flux de circulation sera une difficulté majeure, notamment dans un rond-point où se croisent piétons et tous types de véhicules. Lors des moments de forte circulation de véhicules, un feu tricolore déjà présent à l’entrée du site facilitera l’insertion de la navette dans ce rond-point, mais les challenges resteront nombreux.Gabriel Werlen : « Nous savons déjà que la navette sera confrontée à de nombreuses difficultés dans le flux de circulation complexe de ce rond-point. Doit-elle freiner par sécurité au dépend du confort et de la vitesse moyenne ? Peut-elle s’insérer entre deux véhicules sans trop attendre une opportunité très sûre ? Son comportement doit-il être différent en présence de piétons ? »
Afin de relever ces défis, la navette utilisera les informations de l’infrastructure afin d’élargir son horizon numérique, mais elle pourra surtout compter sur une solution d’auto-apprentissage profond que nous explique le chef de projet : « Nous allons développer un programme de « Deep learning » utilisant l’intelligence artificielle pour apprendre de chaque difficulté et à terme, par compilation de milliers de données, il sera capable de prendre la meilleure décision pour chaque situation. Le système de sécurité de la navette encadrera cette décision et pourra à tout moment arrêter le véhicule. »
Le projet Navetty débute cette année avec 2 navettes ayant chacune un opérateur à bord et l’expérimentation de la supervision sans opérateur à bord entrera en service en 2022. Le PCC installé sur le site sera géré par Transdev Ile-de-France et s’appuiera sur le logiciel de supervision de flottes de véhicules autonomes développé par Transdev Systèmes de Transport Autonome.
Yvonnick Gazeau
