28/3/2015
30 ans de technologie et de passion au Shell Eco-marathon
Le Shell Eco-marathon, qui récompense la consommation la plus basse, est devenu une institution dans le milieu de la formation technique automobile ; il fête maintenant ses 30 ans. Cette compétition lancée en France est devenue un très bel exemple de projet pédagogique capable à la fois de donner l’expérience de l’organisation du travail en groupe, de développer l’imagination technologique et de rapprocher élèves et enseignants.
Le challenge Shell Eco-marathon a débuté en 1985 avec une vingtaine d’équipes venues de 4 pays. 30 ans après, l’objectif est toujours le même : les véhicules prototypes doivent effectuer plusieurs tours de circuit avec la plus faible consommation, le résultat étant ensuite présenté en distance par litre d’essence consommée – converti en équivalent en essence dans le cas de l’utilisation d’autres sources d’énergie.
En 2000, la compétition annuelle a déménagé au circuit de Nogaro, puis en 2009 à l’EuroSpeedway à Lausitz en Allemagne. Depuis 2012, le Shell Eco-marathon Europe a lieu aux Pays-Bas, au centre Ahoy à Rotterdam. Cette compétition est également organisée depuis 2007 à Fontana près de Los Angeles et depuis 2010 en Malaisie à Kuala Lumpur.
Les équipes peuvent concourir dans deux catégories nommées « Prototype » et « UrbanConcept ». La première réunit les véhicules dont la conception est focalisée exclusivement sur la réduction des résistances à l’avancement et l’optimisation du rendement énergétique. Les UrbanConcept sont des véhicules à l’architecture et à l’encombrement plus proches d’une petite voiture de ville. Le Lycée de La Joliverie détient le record en prototype à essence avec 3’771 km/l, une performance réalisée en 2009 sur piste ovale alors qu’en 1985 le premier record n’était que de 680 km/l ! La meilleure performance en UrbanConcept à essence a été réalisée par le Lycée Louis Delage l’année dernière, avec 468,8 km/l.
Le Shell Eco-marathon n’est pas destiné aux bureaux d’étude mais aux élèves mécaniciens ou ingénieurs. Il y a notamment eu de beaux exemples de motivation de jeunes dans des écoles en milieu défavorisé. Pour Gilles Vanier, directeur technique du Shell Eco-Marathon : « Cinq valeurs sont nécessaires pour réussir le challenge : apprendre à travailler en groupe jusqu’à la fin du projet, bien définir le programme, trouver des partenaires techniques et financiers, pouvoir construire la voiture et au final réunir les conditions pour participer à la compétition ». Philippe Maindru, le maître à penser de l’équipe de référence, le Lycée de La Joliverie, dévoile ainsi sa méthode : « Nous avons une vision à 3 ou 4 ans. Les élèves changent chaque année mais le projet est continu. L’équipe de développement est constituée d’une dizaine de groupes qui travaillent chacun sur une thématique qui doit venir parfaitement s’imbriquer dans un projet final de fin d’année ».
Les équipes de pointe ont ainsi développé de petits bijoux technologiques : rendement de 36% sur des moteurs de 30 cm3 seulement, moteur à détente prolongée (UPS INSA), pile à combustible, propulsion hybride, aérodynamique travaillée en soufflerie, jantes en fibres de carbone, etc. La stratégie de course est également un élément important et certains se déplacent sur les circuits avec un banc à rouleau pour optimiser le pilotage du moteur selon des variables telles que la météo (vent, hydrométrie, température, etc.) ou l’état de la piste (température et granulosité du revêtement). Les pneus fournis par Michelin offrent une résistance au roulement de 1 kg/t seulement, soit très légèrement mieux que celle des roues des trains alors que celle des meilleurs pneus de voiture se situe entre 7 et 8 kg/t (voir nos « brèves tech »).
La compétition européenne aura lieu cette année à Rotterdam du 21 au 24 mai 2015. Le circuit urbain a été conçu pour offrir des conditions de conduite proches de la réalité. Les véhicules devront parcourir dix tours de piste en 39 minutes maximum.
Yvonnick Gazeau
Le challenge Shell Eco-marathon a débuté en 1985 avec une vingtaine d’équipes venues de 4 pays. 30 ans après, l’objectif est toujours le même : les véhicules prototypes doivent effectuer plusieurs tours de circuit avec la plus faible consommation, le résultat étant ensuite présenté en distance par litre d’essence consommée – converti en équivalent en essence dans le cas de l’utilisation d’autres sources d’énergie.
En 2000, la compétition annuelle a déménagé au circuit de Nogaro, puis en 2009 à l’EuroSpeedway à Lausitz en Allemagne. Depuis 2012, le Shell Eco-marathon Europe a lieu aux Pays-Bas, au centre Ahoy à Rotterdam. Cette compétition est également organisée depuis 2007 à Fontana près de Los Angeles et depuis 2010 en Malaisie à Kuala Lumpur.
Les équipes peuvent concourir dans deux catégories nommées « Prototype » et « UrbanConcept ». La première réunit les véhicules dont la conception est focalisée exclusivement sur la réduction des résistances à l’avancement et l’optimisation du rendement énergétique. Les UrbanConcept sont des véhicules à l’architecture et à l’encombrement plus proches d’une petite voiture de ville. Le Lycée de La Joliverie détient le record en prototype à essence avec 3’771 km/l, une performance réalisée en 2009 sur piste ovale alors qu’en 1985 le premier record n’était que de 680 km/l ! La meilleure performance en UrbanConcept à essence a été réalisée par le Lycée Louis Delage l’année dernière, avec 468,8 km/l.
Le Shell Eco-marathon n’est pas destiné aux bureaux d’étude mais aux élèves mécaniciens ou ingénieurs. Il y a notamment eu de beaux exemples de motivation de jeunes dans des écoles en milieu défavorisé. Pour Gilles Vanier, directeur technique du Shell Eco-Marathon : « Cinq valeurs sont nécessaires pour réussir le challenge : apprendre à travailler en groupe jusqu’à la fin du projet, bien définir le programme, trouver des partenaires techniques et financiers, pouvoir construire la voiture et au final réunir les conditions pour participer à la compétition ». Philippe Maindru, le maître à penser de l’équipe de référence, le Lycée de La Joliverie, dévoile ainsi sa méthode : « Nous avons une vision à 3 ou 4 ans. Les élèves changent chaque année mais le projet est continu. L’équipe de développement est constituée d’une dizaine de groupes qui travaillent chacun sur une thématique qui doit venir parfaitement s’imbriquer dans un projet final de fin d’année ».
Les équipes de pointe ont ainsi développé de petits bijoux technologiques : rendement de 36% sur des moteurs de 30 cm3 seulement, moteur à détente prolongée (UPS INSA), pile à combustible, propulsion hybride, aérodynamique travaillée en soufflerie, jantes en fibres de carbone, etc. La stratégie de course est également un élément important et certains se déplacent sur les circuits avec un banc à rouleau pour optimiser le pilotage du moteur selon des variables telles que la météo (vent, hydrométrie, température, etc.) ou l’état de la piste (température et granulosité du revêtement). Les pneus fournis par Michelin offrent une résistance au roulement de 1 kg/t seulement, soit très légèrement mieux que celle des roues des trains alors que celle des meilleurs pneus de voiture se situe entre 7 et 8 kg/t (voir nos « brèves tech »).
La compétition européenne aura lieu cette année à Rotterdam du 21 au 24 mai 2015. Le circuit urbain a été conçu pour offrir des conditions de conduite proches de la réalité. Les véhicules devront parcourir dix tours de piste en 39 minutes maximum.
Yvonnick Gazeau